lundi 24 octobre 2016

Le Champ des Possibles


Ce champ des possibles, quand j’étais juvénile
Que vous m’aviez promis infini et fertile
Où vous me racontiez que toute chose croît
Avec pour seul engrais juste que j’y croie.

Dieu sait que je l’ai durant des années, ce champ,
Sans cesse sillonné inlassablement.
Je le laboure mais sans réussir à y semer,
Oui, mon sillon de vie, avide d’essaimer
Ne fait qu’en effleurer l’intense profondeur
Et les espoirs que j’y plante sont mort-nés dans l’heure.

Mes tentatives les plus hautes ont avorté,
Il n'y a proliféré que des velléités !
Ce champ avec l’âge réduit tant, mesquin,
Qu'il n’en reste plus rien qu’oripeau de chagrin.
La récolte est gâchée, puis-je encore vouloir ?
Ma révolte est cachée, puis-je encore m’émouvoir ?

Ce champ des possibles, quand j’étais juvénile
Que vous m’aviez promis infini et fertile
Où vous me racontiez que toute chose croît
Avec pour seul engrais juste que j’y croie.

Ce champ des possibles, quand j’étais juvénile
Que vous m’aviez promis infini et fertile
Où vous me racontiez que toute chose croît,

Sur lui, à jamais j’ai fait une croix !