lundi 6 juin 2016

Incarcération de l’Incarnation


Prisonnière de mes cellules
Qui l’encerclent d’avec leurs bulles
Mon âme à vie est enfermée,
En moi prenant perpétuité
Sans avoir été condamnée,
En corps serrée, comme damnée.

Recluse en incarcération,
Les os de mon incarnation
Sont pour elle de gros barreaux
Et elle se tient à carreau
Dedans ma cage thoracique
Qui toujours lui coupe la chique.

Nul ne peut saisir le Pourquoi
Du fait qu’elle hante cet antre
Et ce corps-ci, plutôt qu'un autre ?

Ni derrière ce mur de chair
Quelle est la faute originaire
Qui a pu la conduire là ?

Mais close en ces quartiers d'haute-sécurité
Elle est par ton parloir très souvent visitée
Et la veillent tes yeux, miradors adorés
Qui lui sont des anges, gardiens de sa prison.

Et puis, et puis, de jour, de nuit, pour s’en aller
De la tête entourée de sa barbe et halée,
Mes rêves lui offrent une grande évasion

Loin de cette maison, loin de toute raison.