mardi 3 mai 2016

Jardin d'Enfance



Dans ce parc verdoyant de ma petite enfance,
Terreau dérisoire de mes premières errances
Où s'enracinent tant et tant de souvenirs,
Où jeune se planta le décor à venir...

Qui jadis résumait pour moi le monde entier
Moi qui ne voyais pas au delà du quartier
Mais où, en découvrant ses verts panoramas
Je me prenais, enfant, pour Vasco de Gama !

Parcourant aujourd’hui ses chemins ombragés,
En traces du passé encore si chargés,
C'est en ma mémoire, oui, qu'alors je me meus,
Empruntant ses canaux, étranges et ombrageux.

J'entrevois des arbres à la croissance rapide
Aux bizarres branches, au départ intrépides
Qui crurent un temps mais sans atteindre le ciel,
Tout comme moi gonflés d’espoir artificiel.

Je m’arrête à l’ombre de jeunes rires en fleur
Et je m'allonge dans le sens de la langueur
En bord de clairière aux lumineux souvenirs,
Contempler d’autres vies, des yeux les soutenir.

Ailleurs, dans le jardin taillé en labyrinthe
Je m'égare en pensées au milieu des jacinthes,
Dans mon passé autant tortueux et tordu
Où je ne peux trouver ni dessein, ni issue.

Dans le grand pré, des ronces voraces ont surgi
Comme ces épines qui m’occupent l'esprit,
Griffant l'insouciance, qui s'est évanouie
Et les verts paradis, d’avec leur force inouïe.

Tandis que je pense à des connaissances anciennes
Qui prirent la fuite,
Des passants insouciants s’en vont et puis s’en viennent,
Qui prendront la suite.