lundi 15 février 2016

Les Toits et Moi


En sa contre plongée sur les toits de Paris
Le regard embrasse d’incongrus paradis,
Tout proches et pourtant loin des perspectives planes
Des façades hautement policées de Haussmann,
Faubourgs sédimentés au long des siècles enfuis,
Qui ont poussé sans plan, en totale anarchie.

Dedans les reculées et sombres arrière-cours
De ce royaume indu, où seul le zinc a cours
La vie passe, indifférente aux bruits assourdis
Que la ville alentour en fond sonore ourdit.

Plus haut, sans vis-à-vis la vie est invisible !
Comme uniques arbres, des antennes ostensibles
Et s’y éparpille le ciel dans tous les coins
Lorsqu’il se reflète dans les lucarnes au loin.

Au lever du soleil, tout comme à son coucher,
La pointe de ces Monts [de fer]-Blanc intouchés
Se teinte d’un rose très doux et sans épines,
Furtive floraison qui si vite décline.

On y imagine intrépide, un Belmondo
Qui court sur les nus-toits et glisse après sa cible,
Au vertige rendu par la course insensible…

Ou bien…un poète oublié sous les rideaux,
Caressant ce chat noir langoureux qui minaude

Et d’une fenêtre l’autre se baguenaude.