mardi 2 juin 2015

Mort d’une Mémoire Vive


Ma boîte crânienne est pleine du souvenir
Des désirs qu’autrefois, j'avais pu assouvir
Mais voici qu’insidieux, l’oubli s’y insinue
De manière lente et ce-pen-dant con-ti-nue.

Je me souviens d’événements
Mais les ai-je vécus vraiment ?
Effacé le désagréable
Dont rien ne reste de palpable.

Ma mémoire est impressionniste
Avant que d’être abstractionniste.

Qu’importe ! Puisque vient la mort
Dont on dit qu’elle remémore
Le film de ce que fut la vie,
En effaçant tous les soucis.

Ainsi que les enchantements
Comme par un enchantement.

Que le bouddhisme en un autre nous réincarne
Ou le christianisme en âmes nous désincarne,
Seule certitude, sa remise à zéro
Videra les traces alors présentes en dépôt.

Car au Styx allant accoster
Nous serons vidés, déstockés.
Nos données disparaîtront,
Images, musiques et sons.

Et il ne restera plus rien
De feu notre être de terrien.

Mais c'est [compensation!] par nos traces carbone,
Elles qui polluent tout et l’air qui nous environne
Qu'on dit que nous pourrons, oui, survivre au long temps,

Sur Terre une empreinte indélébile laissant !