lundi 27 avril 2015

Transpercé du Regard


En une seconde, à toute vitesse
Ce train-là qui me transporte transperce
Sans égards, une gare où des travailleurs
Ont passé tant de temps en durs labeurs.

Des temps modernes c’est la cathédrale,
La chanson de gestes peu théâtrale
Qu'ils ont élevée à force des mains
En lui donnant leur parpaing quotidien.

Lieu commun, bâti dans l'indifférence,
Que nul ne pare d’un quelconque sens,
Dont la permanence en nos paysages
N'a pour but que d'assurer nos passages.

Et moi je parcours cette infrastructure
Avec la plus grande désinvolture !

Sache que j'ai pensé
La même chose de toi
Qui m'as si vite jugé
De ton regard atone,
Quand on construit son moi
Atome après atome.