lundi 20 avril 2015

La Production Automobile Française


Il faut les voir, les bouchons parisiens,
Les matins de soleil hurlant, ou serein
Pour comprendre la passivité des miens.

Là, des êtres restent des heures durant
En cet auto-stop où nul on ne prend,
Calmement, à passer les vitesses
Sans jamais ne prendre de vitesse.

Les guimbardes et les modèles puissants
Y tournent au ralenti, égalité d’un temps !
Il faut faire la file indienne, c’est ça ou rien,
Où est le temps quand on jouait aux indiens ?

L’habitude est prise, matinale,
Et dans ces prisons de métal
Indolents ils patientent sans mal.

Certaines se maquillent en hâte
D’autres encore refont leur cravate,
Tous écoutent la radio qui les soulage
En leur susurrant qu’il y a embouteillage.

Surtout, surtout, ne pas craquer !
Planter là sa voiture, voyons, personne ne le fait !
Il y a le travail qu’il y a à aller,
Il y a le crédit qu’il y a à payer.

Et puis, Et puis…cela créerait un embouteillage !

Dis, après être ainsi passés à ce laminoir,
Ce rouleau compresseur, ce moderne Assommoir,
Tous les jours, les semaines à ce même poste,

Crois-tu encore que peut rester la révolte ?