lundi 6 octobre 2014

Voir Naples....et sourire

Sont-ce les immeubles qui collent à ses collines
Ou Naples est-elle faite des murs qui culminent ?
D’autres casemates peuplent son cimetière
Car pour les morts aussi la place est rare et chère.



Montagnes de déchets dans ses augustes rues
Qui sont d’autres reliefs, mais ceux de l’abondance,
Juste à côté desquels, insouciant le flot passe
De jeunes hommes rieurs aux vêtements très classes.

La ville est assise au pied du grondant Vésuve,
Étouffante et dense comme une énorme étuve
Et de jour et de nuit l’éruption continue.

Oripeaux de linge qu’on accroche aux fenêtres,
Ces éphémères arches entre immeubles, et êtres,
Qui pendent aux façades, tels les étranges lianes
De cette jungle-ci, pénétrante et urbaine.



La Naples anarchique en vitesse vit sans freins
Sans lasser de laisser tous nos sens interdits.
Mis à terre les panneaux de sens interdits !
Seuls les stridents klaxons y font fonction de freins.



Mer qu’on ne voit que peu, même de tout en haut
Car Naples étonnement, oui, lui tourne le dos,
Belle indifférence à la beauté du Golfe
Comme s’il n’y avait autour guère de golfe.



Son port du bout du bout du vaste monde
Qui jamais ne s’arrête une seconde
Est relié à de fort lointaines chines
Où des trafics, nous dit-on, se machinent
Grace à ces innombrables containers
Qui débarqués, disparaissent dans l’air.



Nonchalamment, d’élégants policiers
Marchent le long des quais dans les quartiers
Où s’achète la vraie contrefaçon,
Ne s’en souciant en aucune façon.

Là, lisant le journal, un immigré récent
S’inquiète de la chute du gouvernement,
Il est bien le seul !

La ville est entourée d’immeubles en déshérence
Où fort hasardeuses s’avèrent les errances.
Dans les viles banlieues de cette ville honnie
Même Christ ne s’arrêta pas en l’éboulis.

Mais à Noël Naples est de crèches illuminée,
Pareilles à nos rêves d’enfant enluminés
Parmi les jeux cruels, loin des contes de fée !     



Tant et si bien qu’à notre retour, Rome
Nous paraît aussi calme et économe
Que Berlin,

C’est dire.