lundi 18 août 2014

Electriques cités



Coulent les électrons, tout comme l’eau
De source électrique dans le réseau,
Plus ou moins, entre les puissants dipôles,
S’en allant nourrir la mégalopole.

Futiles ils lutinent tels des abeilles
Sans que nul guère ne s’en émerveille,
Bougeant au gré des recombinaisons
Sans bruit, juste en subtile vibration.

À distance ils créent un champ magnétique
Qui tourne autour des câbles électriques,
Auréoles que l’on chercherait en vain,
Pareilles à celle aux têtes de nos saints.

Les câbles, qu’ils traversent au pas de charges
En leur milieu ploient sous la lourde charge,
A bout tenus par de grands bras de fer,
Comme ces traînes que les mariées serrent.

Raides, des pylônes, avec élégance,
Qui les supportent, dans les champs de France
Strient le vert de leurs lignes filiformes
Tandis qu’à leur pied pousse une herbe informe.



Leur réseau se dirige vers le Centre
Et, vus de dessus, ils paraissent être
De nos radieuses cités magnétiques
Tels les rayons, radiants et métalliques.

Villes attirantes aux êtres, nuit et jour
Parce que constamment, depuis toujours,
Identiques, oui, à un énorme aimant,
L’Homme s’y sent libre, énormément.