lundi 28 octobre 2013

Auto portrait

Sans cesse inachevé, je suis une œuvre humaine
De la fin vingtième, début vingt-et-unième
Qu’on pourrait croire être figuratif portrait
Mais qui sous la croûte du crâne reste abstrait.

Noir regard que souvent l’on prend pour de la haine,
En tous points conforme aux heures contemporaines,
Mes traits sont bien grossiers, voire même équivoques
Et déjà torturés, comme peints par Pollock.

Exposé aux vents froids, jamais aux alizés
Dès le début je fis salon aux Refusés
Ni je ne pus sortir de mon cadre étriqué,
Paré du seul vernis de savoirs fabriqués.

Le visage vieillit, pareil à Dorian Gray
Les traits décomposés par faute des regrets
Où le Temps, ce peintre, sur cette toile hérisse
De creuses rides assassines de la peau lisse !